Après être allée au festival international de Columbia avec des amis j’ai fini cette bonne journée de samedi sur une note française avec la pièce de Molière : le Malade imaginaire/ the Imaginary invalid.
Si vous ne l’avez pas encore vue je vous conseille vraiment d’y aller, les acteurs sont géniaux et on rit beaucoup !!
La pièce met en scène Argan, un homme « hypocondriaque », c’est-à-dire qui se croit toujours malade ou qui a très peur des maladies : il veut marier sa fille Angélique à un étudiant en médecine, car pour lui ce serait très pratique d’avoir un gendre médecin pour le soigner, en dépit du bonheur de sa fille qui elle est amoureuse d’un autre homme. Angélique est désespérée mais avec l’aide de sa servante elle va tenter de changer l’avis de son père. Son amantva même se présenter comme le maitre de chant d’Angélique, et on assiste à une scène très amusante où les deux amants doivent improviserune petite opérette pour le père et l’étudiant médecin à qui est promise Angélique…
La femme d’Argan, elle, n’attend que la mort de son mari pour hériter de toute sa fortune, mais Argan se rend compte de sa stratégie en faisant le mort devant elle : quelle surprise quand il se rend compte qu’elle ne pleure absolument pas sa mort mais s’en réjouie…
Molière est un auteur du 17° siècle qui aurait voulu écrire des tragédies, mais on l’a convaincu qu’il était bien meilleur dans les comédies. Cependant, au-delà du comique, c’est aussi la nature humaine que Molière veut décrire, et il n’hésite pas à se moquer des manières de l’époque, des modes, de certaines classes sociales comme les bourgeois, des médecins, des dévots, des savants, des conventions sociales comme les mariages arrangés… C’est la fameuse citation latine qui décrit la comédie de Molière « Castigas ridendo mores » : corriger les mœurs par le rire ! “Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissants, j’ai cru que, dans l’emploi ou je me trouve, je n’avais rien de mieux à faire que d’attaquer par des peintures ridicules, les vices de mon siècle.” (dans « le Tartuffe »)
Le Malade imaginaire est sûrement une des pièces de théâtre les plus célèbre de Molière. C’est une « comédie-ballet » en trois actes et en prose, représentée pour la 1ère fois le 10 février 1673, au Palais-Royal, avec une musique de Marc-Antoine Charpentier, le rival de Lully.
Dans le Malade Imaginaire Molière fait la satire des médecins de l’époque : il dénonce leur obscurantisme et leur prétention à tout savoir sur la médecine…
Argan – Les médecins ne savent donc rien, à votre compte ?
Béralde – Si fait, mon frère. Ils savent la plupart de fort belles humanités, savent parler en beau latin, savent nommer en grec toutes les maladies, les définir et les diviser ; mais, pour ce qui est de les guérir, c’est ce qu’ils ne savent point du tout.
Ironie du sort, Le malade imaginaire fut la dernière pièce jouée par Molière : il jouait le rôle du malade imaginaire Argan, mais souffrait réellement, dû quitter la scène en plein spectacle et mourut peu après…